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12-08-2020

Vignes en ville investit le District Central

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Porté par Véronique Lemieux, le projet Vignes en ville s'est élargi au District Central, plus précisément sur le toit de la Centrale Agricole, où un 5e vignoble urbain a vu le jour. Un nouveau terrain d'étude et d'exploration pour cette passionnée de viticulture qui concentre ses recherches sur un terreau utilisant du verre.

 

Le souci de l'environnement a toujours servi d'engrais aux aspirations professionnelles de Véronique Lemieux. Après des études en commerce international et une carrière dans les énergies renouvelables, cette jeune maman aussi affable qu'élégante s'est s'investie et formée dans un domaine qui lui tient particulièrement à cœur: la viticulture. Abordez ce sujet avec elle et vous verrez son regard pétiller... comme le vin rosé mousseux issu d'une micro-cuvée de Vignes en ville, un projet de recherches qu'elle porte à bout de bras depuis 2016. Ce dernier a pour principale mission de valoriser les déchets résiduels urbains et péri-urbains pour remplacer le sable dans le terreau des vignes. « Un filon prometteur ! », avertit celle qui gérait encore, dans un passé récent, une agence d'importation de vins.

200 PIEDS DE VIGNES DANS LE DISTRICT CENTRAL

Depuis ses balbutiements, Vignes en ville a bien grandi. Après un premier vignoble installé sur le toit du Palais des congrès de Montréal, qui est arrivé à maturité, d'autres plantations ont suivi, la plupart en hauteur, que ce soit à l'ITHQ (Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec), sur la belle terrasse d'Ubisoft ou au siège social de la SAQ, présentateur officiel de ce projet qui a tapé dans l'œil d'une fondation suisse. Récemment, le District Central est venu se greffer aux terrains d'étude de la coordonnatrice, qui veille désormais sur un ensemble de 545 pieds de vignes. Deux cents d'entre eux ont commencé à s'épanouir sur le toit de la Centrale Agricole, avec l'aide d'une irrigation automatique, ce qui n'est pas le cas, pour le moment, des autres sites appartenant à cet OBNL. L'imposant bâtiment abrite un des espaces de travail du Laboratoire d'agriculture urbaine, qui chapeaute les travaux de Véronique Lemieux. Le protocole lié à l'ancienne Cité de la mode s'intéresse plus précisément à la dégradation du verre par des mycorhizes, des microchampignons qui favorisent la fertilisation des plantes. « On espère qu'elles vont dissoudre le verre en sable. On s'est donné trois ans pour avoir une idée précise du taux de dégradation », souligne l'instigatrice de cet organisme.

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CULTIVER LA COLLABORATION

Unique au Québec, et très certainement dans le monde, aux dires de sa responsable, Vignes en ville a pour avantage d'être réplicable. « Il est facile à déployer partout », souligne-t-elle en précisant que les cépages utilisés - sur les conseils de Richard Bastien, président de l'Association canadienne des œnologues - sont déjà abondamment cultivés au Québec. Véronique Lemieux met aussi en avant la dimension collaborative de sa structure, elle qui n'exclut pas de l'ouvrir à des groupes de citoyens désirant bénéficier du matériel de l'OBNL pour vinifier leur propre production. « Ça ouvre des opportunités de collaboration. On a déjà reçu des demandes de gens qui aimeraient profiter de nos équipements », confie-t-elle.

 

EXPORTER SON MODÈLE

S'agissant de ses ambitions de développement, Véronique Lemieux ne mise pas sur une expansion à outrance, sachant que les cinq vignobles placés sous sa responsabilité à Montréal représentent déjà beaucoup d'ouvrage au quotidien, surtout pour une seule personne. Cela étant dit, un 6e site est actuellement à l'étude (voire un 7e par la suite) pour consolider les travaux en cours. « Un appel public a été lancé », fait savoir la figure de proue de Vignes en ville, qui ne dirait pas non à un vignoble aérien supplémentaire dans le quartier du District Central, qui a une belle carte à jouer en matière d'agriculture urbaine.

Le volet commercialisation n'est pas non plus à l'ordre du jour, pour la simple et bonne raison que la production marginale de Vignes en ville [une centaine de bouteilles par an actuellement] s'inscrit dans le cadre d'un projet de recherche. « Il peut cependant arriver que l'on organise des dégustations pour des événements bien précis », nuance toutefois cette agricultrice d'un nouveau genre en osmose avec les préoccupations environnementales actuelles.

Véronique Lemieux aspire en tout cas à consolider ce qu'elle a bâti, bien décidée à partager son expérience et son savoir-faire, tout en gardant à l'esprit des partenariats futurs avec l'étranger, à commencer par la France, pays du vin par excellence, où elle compte déjà quelques contacts. Des passerelles avec l'Europe ne seraient pas pour lui déplaire, même si cet objectif demeure encore flou dans sa tête. « Je suis disponible à moyen terme pour des collaborations », clame celle qui rêve un jour de gérer un vignoble « à petite échelle en bio intensif, où tout serait fait à la main ».

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RÉDACTION : Olivier Pierson
PHOTOS : Chantal Lévesque

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