septembre 5, 2018
Le blé dans tous ses états au festival Ste-Anne
Dimanche 26 août, les rues de District central ont été animées par un défilé de chars allégoriques unique en son genre. Sur ces chars thématiques, le blé est à l’honneur. À travers cet événement, les habitants du quartier Saint-Simon-Apôtre, tout près de la rue Chabanel, rendent hommage à Sainte-Anne, figure emblématique du nouveau testament puisqu’elle est la mère de la Vierge Marie. Cette tradition a vu le jour il y a plus de 130 ans, au centre de la Botte méditerranéenne. Dans les croyances populaires, l’abondance du blé est plutôt bon signe et l’honorer, c’est reconnaître ses vertus nourrissantes.
En 1966, le quartier Chabanel sert alors de terreau à plusieurs généalogies d’Italiens qui décident de monter une vie associative: l’Associzione Jelsese de Montréal (l’Association montréalaise de Jelsi). Celle-ci alimente un calendrier exhaustif d’activités sportives telles que les tournois de golf, de soccer et de bowling. S’ajoute ensuite au programme annuel la première édition du Festival Sainte-Anne en 1982.
Les représentants du village de Jelsi (Province de Campobasso) ont décidé de perpétuer cette fête dans leur quartier d’adoption à Montréal, un ancien vivier manufacturier dont la main- d’œuvre italienne était importante.
Monsieur Andréa Passarelli, le 17ème président de l’association, est l’une des figures de proue de l’événement. Arrivé au Canada en 2002, ce dernier s’implique avec ferveur dans sa communauté et suit de près l’élaboration des chariots durant la période estivale. S’il devait faire un vœu, ce serait de porter ce rituel au niveau mondial. Il est de mise également que » le travail du blé ait plus de reconnaissance et continue à être maîtrisé de la sorte dans les générations futures » selon Andréa.
Les organisateurs se fournissent en blé trois semaines avant le défilé à Sainte-Anne-de-Prescott (Ontario) situé à 90 kilomètres de Montréal. Celui-ci est cultivé autour du village puis transporté à Chabanel pour finir en art éphémère. Pour construire les chars allégoriques, on manipule aussi bien la paille et le grain de cette céréale afin d’y apporter le plus d’effets chromatiques naturels possible. « Pendant la durée du Festival, toutes les générations participent à la création des chars » et il ajoute: « les femmes enceintes, les enfants et même les aînés tressent les diverses variétés d’épis « .
La fête du blé se déroule sur trois jours, le temps d’une fin de semaine. Le vendredi soir, plus de 360 participants ont entamé les festivités par un souper au parc Saint-Simon-Apôtre. Dans leur assiette, ils ont retrouvé le plat typique de Jelsi aux saveurs de la région: tomates, poivrons, oignons, le tout agrémenté d’œufs et de saucisses. La fête s’est poursuivie le samedi en musique avec dégustation d’arrosticini, des brochettes de mouton qui ont une belle réputation dans le sud de l’Italie. Le troisième jour fut faste. Après la messe dominicale, les chars ont défilé solennellement entre les rues de Reims et Chabanel. Pour clore ces trois jours festifs, les feux d’artifices ont coloré le ciel pour le plus grand plaisir des membres, des résidents et des curieux.
Grâce aux bons soins d’Andréa, la relève italo-québécoise peut, comme leurs ancêtres, exprimer son art dans le respect des traditions et pérenniser cette pratique de l’autre côté de l’Atlantique.
À propos de la rédactrice
Installée au Québec depuis 2012, Diane Martin-Graser a trouvé le meilleur moyen d’apprécier le patrimoine montréalais à travers la rédaction d’articles thématiques. Passionnée par la photographie dès ses 16 ans, celle-ci s’exerce d’abord sur de la pellicule argentique qu’elle développe en chambre noire lors de son passage à Lille. Depuis ce temps, son cheval de bataille demeure les perspectives urbaines et sociales ancrées dans une composition très contrastée. Également collaboratrice pour le blog Une Parisienne à Montréal et la 5ème édition de Printemps Numérique, Diane souhaite faire découvrir sans objection l’atmosphère singulière de la création montréalaise en suggérant un regard authentique et original.
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